Agir collectif et culture partagée

lundi, octobre 16, 2006

Chambre d'écoute #9 : P&O - Pop & Oriental - La fascination de l'orient dans la musique pop

Et je m’en vais chercher dans l’opium qui console un Orient à l’orient de l’Orient[1]

Chambre d’écoute Vs. Sushi Factory



Le thème de cette soirée sera « P&O - Pop & Oriental- La fascination de l’orient dans la musique pop ». A l’apéro, une sélection musicale liée à ce contexte vous sera proposée (max. 45 minutes) : Quelques aller-retour entre l’orient et l’occident qui oscilleront entre quête d’exotisme et réel souci de l’Autre.
La soirée sera suivie par une dégustation de sushi, soupes miso et autres salades d’algues pour que nos papilles soient aussi de la fête. Sushi Factory nous accueille et nous permet de renouer avec ces soirées où un festin est prévu.
Pour 20 euros, nous vous proposons un apéro (il est question de mélanger, entre autres ingrédients encore à trouver, sake et jus de lychee), la chambre d’écoute (et son CD à emporter) et un plateau à déguster.



Nous pensons au grand festival India qui se tiendra au BOZAR entre le 7/10 et le 21/01. Une autre zone géographique mais qui reste en phase avec notre thème. D’autres prolongements viendront s’ajouter.



Si vous dîner, il nous faut une réponse avant le 27 octobre. Vous pouvez verser les 20 euros sur le compte 063-1645113-28 avec votre nom et la mention – P&O -. Le restaurant reste ouvert, il est possible de passer incognito mais vous savez que s’engager, c’est envoyer un signe de soutien.
[1] J’emprunte cette belle expression au poème Fumerie de Fernando Pessoa, Poésies et proses d’Alvaro de Campos (Œuvres complètes de Fernando Pessoa), Paris, 1989.

Chambre d'écoute #8 : Horrorama

Horrorama !


A Dark Halloween Mix by Space Spooky (40 min. env.) – Chambre d’écoute # 8

Le cinéma d’horreur, les bandes-son et les atmosphères qui le caractérisent, constituent une influence récurrente des musiques électroniques actuelles, de la techno au hip-hop. De façon schématique, on peut retenir trois sources principales d’inspiration: la musique synthétique minimaliste de John Carpenter, dont le précurseur « Assault on Precinct 13 » (1976) est considéré comme l’une des sources majeures de l’electro par de nombreux musiciens (Laurent Garnier, Air, Terranova, Richard X,…), la musique de Bernard Hermann pour « Psycho », avec ses violons tantôt atmosphériques tantôt saccadés, et enfin le mélange d’électronique et de progrock du groupe Goblin, qui a signé la plupart des bandes originales des films de Dario Argento dans les années 1970 et 1980 (Profondo Rosso, Ténèbres,…).

Le mix qui va suivre s’aventure dans le paysage des musiques influencées par l’esthétique du cinéma d’horreur, tout en remontant à leurs sources d’inspiration. Alors, fermez les yeux, agrippez-vous à votre voisin(e), ça va commencer…

1. Xploding Plastix : Pretend You Owe Me Nothing (Palm Beats, 2002)
Morceau cinématique puisant aux ambiances de Bernard Hermann, avec ses envolées de violons menaçants.

2. John Carpenter : Assaul on Precinct 13 (Main Title) (Record Makers, 1976)
Boîtes à rythme minimaliste, synthé analogique aux sons crades, atmosphère sombre, ce morceau constitue une référence culte pour beaucoup de musiciens electro et hip-hop actuels. Samplé à de nombreuses reprises (Afrika Bambaataa, Bom the Bass, Terranova,…). Carpenter a précisé s’être directement inspiré du style économe de Bernard Hermann.

3. Delia Gonzales & Gavin Russom : 13 Moons (Edit) (DFA, 2005)
Conçevant leurs longs morceaux hypnothiques comme des bandes-son, Delia Gonzales & Gavin Russom revendiquent l’inspiration des films d’horreur italiens, et l’on perçoit dans leur musique la marque de Goblin comme celle de John Carpenter.

4. DJ Wally : My Bloody Valentine (Mo Wax, 1996)
L’abstract hip-hop de DJ Wally rend hommage aux films d’horreur : piano obsédant très Carpenter, et cris inquiétants…

5. DJ Cam : Candyman (Columbia, 2000)
Samplant des éléments du film « Candyman », DJ Cam installe ses ambiances vaudoues tout en empruntant la ligne sinistre de piano à John Carpenter (encore…). Evitez de prononcer trois fois « Candyman » devant un miroir…

6. Amon Tobin : Theme from Battery (Ninja Tune, 2005)
Ce morceau au climat ténébreux est tiré de l’album Chaos Theory, qui a été conçu, selon Amon Tobin lui-même, comme la bande originale imaginaire d’un film de Dario Argento des années 70.
7. Broadway Project : Beauty (Memphis Industries, 2003)
La « beauté » pour Broadway Project se révèle plutôt inquiétante, mélange d’étrange et de merveilleux. Beauty allie rock psychédélique (on est proche des Goblin), craquements de vinyl, voix fantômatiques et instruments classiques.

8. Harmonic 33 : Marionette (Warp, 2005)
Harmonic 33 se livre à l’exercice devenu classique de la « bande originale imaginaire », sur l’album Music For Film, Television And Radio Volume 1. Il explore ici des atmosphères gothiques, dessinées par une mélodie au piano enfantine.

9. M83 : Car Chase Terror ! (Labels, 2005)
Le groupe français M83 marie son postrock spatial aux climats horrifiques, en invitant sur ce morceau une actrice américaine à interpréter une angoissante scène imaginaire…

10. Goblin : Profondo Rosso (Cinevox, 1975)
Groupe italien qui a signé de nombreuses bandes originales pour Dario Argento ou George A. Romero (Zombi). Leur musique est à la confluence du progrock, du jazz et de la musique électronique. Il demeure aujourd’hui une influence souvent revendiquée.

11. John Carpenter : Halloween (Main Title) (Varese Sarabande, 1978)
Le grand classique ! Minimalisme et efficacité. Ca n’a pas pris une ride…

Vous pourrez entendre également des fragments tirés de Halloween, When a Stranger Calls, Candyman, Scream, Nightmare on Elm Street, Chuky,…